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Visite virtuelle Chez Colette, à Saint Sauveur-en-Puisaye

  • Photo du rédacteur: chatelrozanoff
    chatelrozanoff
  • 3 mai 2020
  • 2 min de lecture


Partout, en ce milieu de printemps, les glycines éclatent de leurs grappes mauves ou blanches, c’est selon… En voyant ces glycines, souvent, vous revient en tête la petite musique obsédante de l’écrivain Colette qui, maintes fois, a évoqué le jardin de Sido, sa mère, blotti à l’arrière de la maison où elle a vécu les dix-sept premières années de sa vie, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, un bourg du sud de l’Yonne.

Par chance, la maison de Colette vient juste de mettre en ligne une vidéo qui permet de redécouvrir ce jardin. Pour la voir, cliquer ici.

Si ce jardin a été réaménagé ces dernières années, la glycine d’origine est toujours là, escaladant la grille de l’arrière. La maison, elle aussi, a bénéficié d’un sérieux lifting, comme je le racontais il y a quatre ans dans un article (pour le lire, cliquer ici), à la veille de la réouverture après les travaux.

Ce jardin se mérite. Il faut d’abord trouver dans la très pentue rue de l’Hospice, désormais rebaptisée rue Colette, la maison qui se présente toujours exactement comme l’écrivaine l’a décrite dans La Maison de Claudine :

« La façade principale, sur la rue de l’Hospice, était une façade à perron double, noircie, à grandes fenêtres et sans grâces, une maison bourgeoise de vieux village, mais la roide pente de la rue bousculait un peu sa gravité, et son perron boitait, six marches d’un côté, dix de l’autre ».

Ce n’est qu’après avoir traversé cette maison que l’on découvre  « son revers, invisible au passant, doré par le soleil, (qui) portait manteau de glycine et de bignonier mêlés«. Un revers qui, donc, a gardé tous ses secrets. Inutile de tenter de passer par derrière, rue des Vignes, pour essayer de deviner les parfums des rosiers de Sido.  « Maison et jardin vivent encore, comme l’écrivait Colette, mais qu’importe, si la magie les a quittés, si le secret est perdu qui ouvrait – lumières, odeurs, harmonie d’arbres et d’oiseaux, murmure de voix humaines qu’a déjà suspendu la mort, – un monde dont j’ai cessé d’être digne?… »

L’écrivaine ajoutait aussi, toujours dans la Maison de Claudine : « Tout est encore devant mes yeux, le jardin aux murs chauds, le ciel palmé de longues nuées roses — tout est sous mes doigts : révolte vigoureuse de la chenille, cuir épais et mouillé des feuilles d’hortensia — et la petite main durcie de ma mère. Le vent, si je le souhaite, froisse le raide papier du faux-bambou et chante, en mille ruisseaux d’air divisés par les peignes de l’if, pour accompagner dignement la voix qui a dit ce jour-là, et tous les autres jours jusqu’au silence de la fin, des paroles qui se ressemblaient : — Il faut soigner cet enfant… Ne peut-on sauver cette femme ? Est-ce que ces gens ont à manger chez eux ? Je ne peux pourtant pas tuer cette bête… »

Ah, les souvenirs de l’enfance et la beauté des printemps en fleurs !

Un endroit délicieux à visiter cet été, d’autant que nos vacances seront probablement françaises. Et que l’Yonne est près de Paris, de Lyon et de Dijon. Pour se renseigner consulter le site de l’Office de tourisme de l’Yonne.

 
 
 

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