top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurchatelrozanoff

Avallon : Un projet de méthanisation unique en France pourrait voir le jour à Étaule


Transformer nos déchets du quotidien en gaz. C'est le projet de deux agriculteurs dans l'Avalonnais. Ils veulent ouvrir un nouveau lieu de méthanisation, mais cette fois ce serait un grand centre, complet, sur la zone d'activités de champs Ravier à Etaule, près d'Avallon. Explications.

Ce projet de méthanisation prévoit de collecter, traiter et mettre en méthanisation les déchets directement sur place. Les travaux pourraient démarrer en septembre prochain. (photo d'illustration)

Ce projet de méthanisation prévoit de collecter, traiter et mettre en méthanisation les déchets directement sur place. Les travaux pourraient démarrer en septembre prochain. (photo d'illustration) © Maxppp - Jean-Baptiste Quentin

Ce soir le Conseil Municipal d'Avallon va se prononcer sur le dossier d'un nouveau projet de méthanisation. En parallèle , une consultation publique est en cours jusqu'au 26 juillet prochain. Ce projet doit voir le jour sur la zone d'activités de Champ-Ravier à Étaule. Ce sont deux agriculteurs de l'Avalonnais qui le portent, et qui souhaitent en faire un site unique en France. En effet, de la collecte des déchets à leur transformation tout serait effectué sur place : un cercle vertueux de la méthanisation en quelques sortes.

Collecter, transformer, méthaniser sur place 24 500 tonnes de bio-déchets par an

Ils veulent collecter les biodéchets dans les collectivités, les grandes surfaces, notamment celles du groupe Schiever implanté à Avallon, ou encore chez les particuliers. Des déchets séparés de leur emballages sur place, puis mélangés là encore sur place au fumier, aux bactéries pour faire la "soupe" qui va ensuite dans le méthaniseur. L'objectif selon Christophe Rousseau, l'un des porteurs de projet, c'est de mettre fin aux trajets de plusieurs centaines de kilomètres de déchets destinés à la méthanisation : " il n'y a pas de centre de tri dans le département. Les déchets collectés doivent se retrouver soit en en région parisienne soit en région lyonnaise pour être nettoyés." Selon le dossier consultable sur le site de la préfecture de l'Yonne, le centre devrait traiter 24 500 tonnes de biodéchets chaque année.

A l'arrivée : le biogaz serait injecté dans le circuit de gaz de la ville d'Avallon et utilisé aussi comme carburant. Le digestat, ce qu'il reste de la soupe une fois la méthanisation réalisée, serait lui épandu comme engrais par les agriculteurs. Pour éviter que des bouts de plastique ne se retrouvent dans cet engrais, Christophe Rousseau et ses associés prévoient d'investir dans un nouveau processus permettant de totalement séparer les déchets de leur emballage plastique.

Un projet à huit millions d'euros

Au total le projet se chiffre à huit millions d'euros. Le maire de la commune d'Etaule, Olivier Rauscent y est favorable. Son neveu est partie prenante dans l'affaire. Pour lui " l'activité amène l'activité". En l'occurrence, selon l'édile, trois équivalents temps plein. " Ce n'est pas énorme, mais quand on regarde ce qui se passe dans l'Avallonnais, malheureusement l'entreprise RKS pour laquelle les jours sont comptés ... l'emploi amène l'emploi " se félicite le maire.

Le choix de l'emplacement est idéal aussi selon lui. D'abord parce qu'il n'y a pas d'habitation à proximité, mais aussi parce que sous le terrain passe la conduite de gaz qui alimente Avallon et le détenteur qui fait baisser la pression pour relier les habitations : idéal donc pour s'y raccorder et injecter le bio gaz.

Le Collectif Vézelay Autrement se veut "vigilant"

Du côté des habitants on ne semble pas encore bien au courant de ce nouveau projet. Une consultation publique est en cours jusqu'à la fin du mois de juillet. Pour l'instant les seuls à émettre des réserves sont les membres de l'association Collectif Vézelay autrement. Elle ne s'oppose pas à la méthanisation mais émet des doutes quand à son développement à grande échelle comme ici . "Notre but n'est pas de faire capoter le projet" explique son président Julien Gautier qui poursuit " notre but c'est d'une part qu'il soit connu de la population, et puis qu' il y ait suffisamment de garanties de contrôle pour que les effets pervers d'une certaine méthanisation de grande ampleur ne se produisent pas dans ce cas là." Si le permis de construire est accordé, les travaux devraient démarrer en septembre prochain et durer environ un an.


7 vues0 commentaire
bottom of page