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Vacances d'été: l'Yonne et la Nièvre dans les starting-blocks

  • Photo du rédacteur: chatelrozanoff
    chatelrozanoff
  • 18 mai 2020
  • 5 min de lecture



Faible densité démographique, espaces naturels préservés... Les territoires comme la Creuse, la Lozère et la Nièvre pourraient remporter les faveurs des voyageurs cet été. Comment se préparent-ils à l'éventualité de cet afflux de touristes? Décryptage. La Nièvre mise, elle aussi, sur la richesse et la diversité de son territoire grâce à trois régions bien distinctes: la Vallée de la Loire, divisée par le fleuve mais unie par le vin (Pouilly Fumé et Sancerre) ; le canal du Nivernais, propice au tourisme fluvial et à la distanciation sociale ; enfin, le Parc naturel du Morvan avec ses grands lacs, appréciables à la saison estivale. «Nous sommes seulement à 1h50 de route de Paris donc nous sommes un territoire d’excellence pour se reposer, que ce soit pour des vacances ou le temps d’un week-end pour ceux qui n’auraient pas la possibilité de prendre des congés cet été», s’enorgueillit Stéphane Benedit, directeur de l'office de tourisme du département. «Tout y enflamme l'imagination… Tout y serre le cœur», écrivait George Sand à Crozant, village de la vallée des peintres et visite incontournable de la Creuse. Si les professionnels ont pu constater que la crise du coronavirus et ses conséquences avaient bel et bien suscité un intérêt nouveau pour la France rurale, se traduira-t-il pour autant par le boom touristique dont rêvent toutes les régions, dans ce contexte sans précédent? Pas si sûr. «Pour l’instant, il n’y a pas vraiment de conversion», se désole Karim Soleilhavoup, directeur général de Logis Hôtels, réseaux d’hôteliers indépendants avec 2 150 établissements en France. Même constat à Mende. «On ne sait pas encore si cela va se concrétiser. Pour l’instant, nous n’avons pas enregistré de réservation pour cet été», confirme Cyril Duclot, qui a, en revanche, reçu plusieurs demandes pour des week-ends sur le thème des champignons, à l'automne. Les départements se tiennent en tout cas prêts à gérer une éventuelle hausse de fréquentation. «À Mende et ses alentours, le taux de remplissage varie de 60% à 80% selon les établissements. Il y a donc une bonne marge pour accueillir des touristes supplémentaires», affirme Cyril Duclot, qui reconnaît tout de même que certains sites, comme les gorges du Tarn, pourraient connaître «quelques embouteillages». L’office de tourisme a entamé une enquête sanitaire pour connaître les pratiques des différents hébergements et présentera aux touristes en priorité ceux qui mettent en place des mesures satisfaisantes. Une stratégie adoptée aussi dans la Creuse, où meublés, locations et chambres d’hôtes représentent près de 40% de la capacité d'hébergement. «Un atout pour la sécurité sanitaire», selon les acteurs du secteur. Côté services, «de nombreux restaurants, à Guéret ou dans les campagnes, ont mis en place la vente à emporter, relève Sébastien Debarge. Il y a aussi une forte structuration de drives fermiers et de producteurs locaux qui proposent des paniers de produits du terroir.» Les établissements des Logis Hôtels ont quant à eux signé une charte sanitaire. Masques, gants et désinfections seront multipliés et les paiements à distance favorisés. Les restaurants sur les sites serviront les repas sous film ou sous cloche, en room service exclusivement. Des mesures de nature à rassurer les futurs clients, qui apprécient déjà l’aspect familial et la taille humaine des hôtels de campagne. «Nos logis sont des établissements éloignés des foules, dont les clients connaissent souvent personnellement le propriétaire et lui font confiance», note Karim Soleilhavoup.

Combien de Français partiront en vacances? Le directeur du cabinet d'études Protourisme répond Avec l'actualité du Covid-19, les vacances d'été 2020 ont bien failli ne jamais se produire. Hier, il a été autorisé aux Français de partir en villégiature en France. Didier Arino est le directeur général du cabinet d'études Protourisme. Séduire une nouvelle clientèle Pour tirer leur épingle du jeu à l'orée de cet été si particulier, les départements ruraux misent aussi sur la communication. «On ressent sur les réseaux sociaux une vraie appétence pour les grands espaces, après la frustration du confinement. Et surtout, le désir d'avoir le choix d’être, ou non, dans des espaces où il y a du monde», confirme Sébastien Debarge. Le Creusois s’enthousiasme pour cette tendance qui valide la stratégie marketing menée par le département depuis plusieurs années. «Le calme, la beauté des paysages, oui, mais quoi encore? Notre plus, vous pouvez profiter de tout cela seul, ou presque» est-il mentionné sur le site internet de la destination. Avec près de 55.000 fans sur sa page Facebook, la Nièvre a pris le confinement au sérieux. La sémantique utilisée d’ordinaire a été adaptée et le rythme de publication augmenté. Contre trois par semaine d’ordinaire, le nombre de posts est passé à cinq. «Un comité de rédaction se réunit tous les quinze jours ou trois semaines pour organiser et planifier tout ce que nous avons à dire», précise Stéphane Benedit. Les abonnés sont au rendez-vous pour participer virtuellement aux animations: cuisine d’une recette nivernaise tous les vendredis, (re)découverte des sites touristiques avec des quiz, jeux ou devinettes les mercredis, sans oublier les portraits de Nivernais récemment installés dans le département. «Beaucoup de volets de résidences secondaires se sont ouverts pendant le confinement. On doit être aux petits soins pour cette catégorie de population», ajoute-t-il. La Nièvre partage le Parc naturel régional du Morvan avec trois autres départements: la Côte-d'Or, la Saône-et-Loire et l'Yonne. La Nièvre partage le Parc naturel régional du Morvan avec trois autres départements: la Côte-d'Or, la Saône-et-Loire et l'Yonne. Nièvre Tourisme / Jean-Baptiste Chaumeçon Cette crise doit être vue comme une aubaine pour transformer durablement le secteur et repenser nos modèles, à l'aube d'un nouveau ruralisme Stéphane Benedit, directeur de l'office de tourisme de la Nièvre Dans sa volonté d’attirer les Français sur son territoire, le directeur de l’office de tourisme de la Nièvre va encore plus loin. «Essayez la Nièvre», c’est le nom de la campagne qui sera expérimentée cet été, à destination des Parisiens, des demandeurs d’emploi ou des futurs retraités à qui le confinement aurait donné des envies de changement de vie. «On va inviter ces gens-là le temps d’un week-end pour leur faire découvrir les opportunités et les atouts de notre territoire. On a du haut débit, une belle nature et des entreprises à reprendre», détaille le directeur de l’office de tourisme qui travaille main dans la main avec les maires et les présidents de communautés de communes pour cette opération séduction. «Il faut arrêter de penser le tourisme comme une filière à part pour l’intégrer dans l’aménagement des territoires. Cette crise doit être vue comme une aubaine pour transformer durablement le secteur et repenser nos modèles, à l’aube d’un nouveau ruralisme», conclut Stéphane Benedit. Karim Soleilhavoup est lui aussi persuadé que le coronavirus va modifier les pratiques touristiques et accélérer les tendances déjà en place: donner du sens à ses vacances, privilégier un tourisme local et familial au tourisme de masse, se tourner vers des établissements ruraux et responsables, vers une consommation directe... «La demande d’expériences authentiques et rurales était déjà grandissante, mais elle va s’accentuer et s’ancrer après cette crise, s’enthousiasme le directeur général de Logis Hôtels. J’en suis convaincu.»

 
 
 

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