
En Bourgogne, le moment est venu d’oublier le stress et de flâner en pleine nature, de s’arrêter, selon son gré, afin de profiter des villes et villages rencontrés. Une expérience originale, accessible sans permis bateau, à partager en couple, en famille ou entre amis sur une embarcation confortable.
Monter à bord de la pénichette est le début d’un doux périple qui offre des découvertes inédites. Après un heure de formation, on devient marinier et les écluses s’ouvrent à nous. Vélos chargés, réfrigérateur rempli, bagages installés dans les cabines, la navigation peut commencer à la vitesse de... 8 km/h.
Au départ de Joigny et ses vignobles de la Côte Saint-Jacques, plusieurs parcours sont proposés. À chaque fois, les richesses architecturales, historiques, gastronomiques et viticoles de la région sont accessibles ou visibles de manière inhabituelle. Certaines voies navigables du canal de Bourgogne datent du XVIIIe siècle pour rejoindre Tanlay par Saint-Florentin. Sur les méandres de l’Yonne, les paysages de bocage et les pommeraies mènent à Villeneuve-sur-Yonne et Sens surplombé de sa cathédrale. Le canal du Nivernais, en direction d’Auxerre, est bordé des coteaux de Chablis et de ses villages vignerons tel Irancy, son panorama et ses cerisiers. Du printemps à l’automne, chaque voyage est différent et aussi surprenant.
Vivre sur une pénichette
Le calme est de mise pour savourer la nature avec le clapotis de l’eau sur la coque. Seule contrainte désormais, veiller à prévenir l’éclusier en fonction de notre horaire d’arrivée. Il sera présent pour assister les passages qui deviennent aisés très rapidement. Mais les circuits proposés laissent largement le temps d’amarrer selon ses envies de visite ou de farniente.
À la barre, la croisière se prépare grâce aux cartes fournies et aux temps de parcours prévisionnels. On peut piloter en intérieur ou en extérieur. Pendant ce temps, la vie à bord s’organise, la cuisine est confortable et bien équipée, de quoi stocker les victuailles embarquées (la région est riche en bons produits).
Les cabines disposent de lavabo, douche, WC, four, plaques de cuisson, électricité et chauffage. Sur le pont, les coins détente n’attendent que d’être utilisés, dont une terrasse près du poste de pilotage dotée d’un pare-soleil.
Des pontons d’amarrage sont régulièrement accessibles pour retrouver la terre ferme en campagne ou en ville. Le vélo est un plus pour agrandir le rayon des sites à visiter. Les animaux peuvent être du voyage. Au final, c’était chouette au fil des bords de berge...
On a aimé. Le rythme lent de la balade et le calme. La vie confortable à bord et sur le pont. Les visites des villes au fil de la navigation.
On a moins aimé. Les frais supplémentaires pour amarrer avec électricité et eau.
Gâter l’esprit, les yeux et les papilles à Joigny
Avant de déambuler dans les ruelles ponctuées de places qui mènent au sommet du rocher sur lequel la ville de Joigny est bâtie, une halte à l’office du tourisme s’impose. C’est avec passion que ses hôtesses partagent avec vous leurs meilleurs conseils. Comme la visite de la vieille ville, un voyage dans le temps, du Moyen Âge à la Renaissance. Les façades des maisons à pan de bois y sont richement ornées et ont toutes une histoire, telle la maison Saint-Jean-Porte-la-Tine du XVIe siècle où le commerce jovinien est représenté par de nombreux décors.
L’art et l’histoire sont l’essence de la cité : en continuant l’ascension, il faut découvrir les nombreuses galeries et les boutiques, intéressantes par leur architecture médiévale. Au sommet, les trois églises de la ville s’érigent d’ouest en est autour du château des Gondi : l’église Saint-Thibault de style gothique tout d’abord, puis l’église Saint-Jean et sa voûte impressionnante et enfin l’église Saint-André des vignerons avec son vitrail remarquable. Les vestiges de l’ancienne enceinte castrale, comme la tour dite de la Prison (XIIIe siècle) mènent ensuite au couvent Notre-Dame (XVIIIe siècle) qui fut également le tribunal de la ville.
Le marché couvert et ses trésors
L’héritage historique de Joigny est partout présent dans l’architecture, celle des maisons de vignerons, de la bâtisse natale de l’écrivain Marcel Aymé ou de l’hôtel de ville qui rappelle que Joigny était une ville de garnison à travers les siècles jusqu’au départ du 28e Groupe géographique en 2010.
De retour sur les quais et face à l’office du tourisme, c’est l’heure du réconfort épicurien : le marché couvert – un pavillon à structure métallique de type Balthard qui date de 1882 – est l’écrin qui accueille toutes les richesses de la gastronomie bourguignonne les mercredi et samedi. Les vins, fromages, charcuteries et viandes rappellent que la Bourgogne est une région où l’on mange bien et que Joigny est en pleine terre viticole. Les restaurants de la ville le confirment également, avec ou sans étoile au guide Michelin.
Office de tourisme de Joigny, 4, quai Henri-Ragobert. Tél. : 03 86 62 11 05. joigny-tourisme.com
Pratique
Y aller
En train : Lille-Paris en TGV puis Paris-Joigny. La gare est à dix minutes à pied de l’embarcadère. En voiture, prévoir 380 km en évitant Paris.
Pour naviguer
Locaboat Holidays, tél. : 03 86 91 72 72. locaboat.com
À partir de 3 122 € pour une pénichette avec terrasse pour 4 à 6 personnes (7 jours, en juillet et août).
Pour dormir et/ou manger
• La Côte Saint-Jacques, hôtel**** et restaurant** Michelin. Chambres entre 250 et 320 €, table de 90 à 248 €. 14, faubourg de Paris à Joigny. Tél. : 03 86 62 09 70. cotesaintjacques.com
• Le Rive Gauche, hôtel*** et restaurant. Chambres de 100 à 150 €, table de 29 à 58 €. Chemin du port au bois à Joigny. Tél. : 03 86 91 46 66. hotel-le-rive-gauche.fr
• Le Paris-Nice, hôtel Logis de France classé 2 cheminées et restaurant. Soirées étape de 77 à 97 €, table bistronomique de 19 à 49 €. 8, rond-point de la Résistance à Joigny. Tél. : 03 86 62 06 72. leparisnice.fr
Pour faire des provisions
• Marché de Joigny mercredi et samedi matin. Place du 1er RVY, quai Henri-Ragobert.
• Commerces de ville à proximité.
• Centre commercial avec grandes enseignes à 10 minutes à pied de l’embarcadère.
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