Résidences secondaires : l'Yonne, le pays de cocagne des Parisiens
- chatelrozanoff
- 5 avr. 2021
- 2 min de lecture

Pascal Dibie est ethnologue. Il y a 40 ans, il a écrit "Le Village retrouvé, ethnologie de l'intérieur", puis plus récemment, "Le Village métamorphosé". © Vincent THOMAS
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Pascal Dibie suit depuis 40 ans l’évolution de son village de Chichery. Pas de doute, pour lui, c’est la proximité de Paris, portée par le train, qui attire les Franciliens dans cette terre qui compte 12 % de résidences secondaires.
L'Yonne est le premier département de Bourgogne Franche-Comté pour ses maisons de vacances. Avec 25.000 résidences secondaires, juste devant la Saône-et-Loire, puis la Nièvre, la densité est historiquement forte, au sud de l'Yonne, dans le Gâtinais et le pays d'Othe (source INSEE).
Vous êtes un universitaire parisien, ethnologue, en même temps qu’un habitant de Chichery. Comment vous définissez-vous ?
Je suis un polylocal. Résident secondaire, je n’aime pas beaucoup ce mot. Depuis l’enfance, ici, c’était ma deuxième maison. Mes parents l’ont achetée en 1947. Nous étions quatre frères et il y avait cette idée qu’il fallait que les enfants de la ville soient élevés avec le bon air de la campagne. Ma mère arrivait à Pâques et mes frères allaient en cours au village. J’y passais tous les étés. Aujourd’hui, ma bibliothèque occupe cinq pièces de la maison. À Paris, cela aurait été impossible !
Quelle est selon vous la première des raisons d’acheter une maison de vacances dans l’Yonne ?
Honnêtement, l’attractivité est relative. Il y a des lieux comme Vézelay bien sûr. Tout près, il y a la Puisaye, le pays d’Othe. Mais nous ne sommes pas dans le Var ou le Vaucluse. Avant tout, c’est la proximité de Paris : avec la voiture, à 1 h 30, et le train surtout, à Laroche-Migennes. Il y a un espace rural, avec un sentiment de liberté. Tout près.
Noyers et les communes du Serein comptent de nombreuses résidences secondaires. Certains l'attribuent au train et au tacot du Serein qui le reliait autrefois...
Oui, historiquement c'est un public un peu différent. Depuis longtemps il y a à Noyers une tradition des grandes maisons de famille, où l'on se réunissait l'été. Cela vient sans doute de cela.
Avez-vous vu les villages évoluer avec ces nouveaux résidents ?
Je l’ai raconté, dans Le village métamorphosé, Révolution dans la France profonde, qui est une forme de suite après Le Village retrouvé, ethnologie de l'intérieur (1979). On voit le phénomène du retour des Parisiens, des citadins, à la campagne. Ce qui ne va pas d’ailleurs toujours sans peine. J’ai des copains agriculteurs qui se sentent parfois un peu victimes de l’agribashing.
41 %C'est le pourcentage de résidences secondaires répertoriées sur la commune de Noyers. La communauté de communes du Serein, avec plus de 24 % de résidences secondaires, est celle qui a la plus forte concentration dans l'Yonne (Source INSEE Bourgogne Franche-Comté).
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