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Quitter (temporairement) Paris pour vivre dans l'Yonne

  • Photo du rédacteur: chatelrozanoff
    chatelrozanoff
  • 31 oct. 2020
  • 3 min de lecture


Besoin d'espace. Au pic de la crise sanitaire, comme Anne-Sophie et Cédric, venus s'installer à Tonnerre, des milliers d'urbains ont fui les métropoles : le confinement a redonné goût à la vie au vert.


Ils ont quitté Paris-Bercy la veille, à 19 h 30, pour arriver en gare de Tonnerre au petit matin, six heures plus tard. Mais ce n’est pas une panne de train qui va entamer leur optimisme. Au milieu du salon, le chat miaule et Ambroise, deux ans, colorie. Sous les poutres apparentes de leur immense maison ("neuf chambres !") à retaper, Anne-Sophie et Cédric jubilent.


Cette nuit, en rentrant à point d’heure, ce couple de trentenaires a pu inaugurer sa cuisine, flambant neuve, à peine posée "par un cuisiniste d’Auxerre". Les plaques de marbre scintillent, la robinetterie brille. Et dans moins d’un an, lorsqu’ils scolariseront Ambroise "à l’école Françoise-Dolto", Anne-Sophie et Cédric inaugureront leur nouvelle vie. En septembre 2021, ils tourneront la page du 11e, Bastille, leur 40 m²… pour s’installer définitivement dans ces 220 m². À Tonnerre.


Les promesses de l'Yonne, à l'aube d'une nouvelle ère


"Ambroise est si heureux ici", glisse Cédric en regardant son fils. "Il a de la place ; il voit la forêt, le canal de Bourgogne… des vaches et des biquettes." "C’est bête, mais Ambroise dort mieux ici", note Anne-Sophie, sa maman. "Il y a plusieurs écoles à Tonnerre, poursuit son papa. Le corps enseignant y est de qualité. Oui, c’est une ville apprenante. Et une ville qui peut attirer."


L’éducation ? C’est ce qui a poussé Cédric et Anne-Sophie à se tourner vers Tonnerre. Ils n’imaginaient pas leur fils, Ambroise, aller à l’école à Paris. "Il faut être honnête : les prix ont aidé", concède le père de famille. L’immobilier, une thématique sur laquelle nous nous pencherons dès le mois prochain, est l’un des meilleurs atouts de l’Yonne.


"Il faut être honnête : les prix ont aidé"

La question des transports, au-delà des pannes de trains, se posera très vite également. "Nous avons acheté la maison fin septembre 2019", indique Anne-Sophie. "Notre idée, au départ, c’était d’avoir une maison de campagne pour les week-ends. On s’était dit : pas plus de 2 heures de Paris." Tonnerre est à 1h50. Avec un TER plus ou moins fiable, mais aux tarifs abordables. "J’ai déplié la grande carte des lignes SNCF", reprend Cédric. Et tout part de là. Ils visitent des biens à Saint-Florentin, Joigny. Ils s’intéressent au Cher, à la Nièvre, au Perche. Puis ont "le coup de cœur" pour cette bâtisse tonnerroise.



Notre idée, au départ, c’était d’avoir une maison de campagne pour les week-ends. On s’était dit : pas plus de 2 heures de Paris.


Un an après, la jeune famille ne regrette rien. "J’ai longtemps pensé qu’il y avait un loup, s’amuse Cédric. Quand j’ai vu les prix et les maisons, je me suis demandé s’il y avait un problème." Un vice caché. "La gare va fermer, c’est ça ? À moins qu’un tueur en série traîne quelque part ?" Non, mais les clichés qui rôdent autour de l’Yonne ont encore du mal à s’éloigner…


Après le confinement, l'Yonne peut-elle gagner des habitants ?


"En mars, dès qu’on a eu vent des rumeurs de confinement, on n’a pas hésité une seconde", raconte Anne-Sophie. Le couple ferme son appartement parisien à double tour et migre, comme tant d’autres, vers sa résidence secondaire. "Nous avions déjà amorcé la démarche, mais pendant le confinement, c’est devenu évident", complète-t-elle. La résidence secondaire deviendra principale. Encore faut-il que l’emploi suive…


"L’idée, c’est que je fasse trois jours de télétravail par semaine"

Avocate au barreau de Paris, Anne-Sophie envisage d’ouvrir son cabinet à Tonnerre, où aucun avocat n’est installé. Cédric, lui, travaille dans le secteur de la finance verte, axée sur des projets de développement durable. "L’idée, c’est que je fasse trois jours de télétravail par semaine à partir de l’année prochaine." Son employeur est d’accord. "Les deux jours restants, je devrai continuer à aller à Paris. Cela ne me paraît pas insurmontable", estime-t-il, songeant quand même à garder un pied-à-terre dans la capitale.


Cédric et Anne-Sophie se sont fait la promesse de l’Yonne. "Nous avons été très bien accueillis par les habitants locaux. À aucun moment nous n’avons senti le rejet anti-Parisien. Au contraire : il y a beaucoup de bienveillance. Tonnerre traverse un tournant, mais la ville a beaucoup d’atouts pour elle."

 
 
 

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