Quelle image pour quelle "Pub" pour l'Yonne ? Stéphane Fouks VP d'Havas répond

Stéphane Fouks, vice-président d’Havas et l'un des plus grands noms de la communication politique a des attaches à Parly. Comment ferait-il la "pub" de l'Yonne ?

Sur le réseau social Twitter, il se fait appeler @lapuisaye. Et c’est l’un des plus grands noms de la communication politique. Stéphane Fouks, vice-président de l'agence de communication Havas et auteur de Pandémie médiatique - Com de crise / Crise de com aux éditions Plon a des attaches à Parly. Alors comment ferait-il "la pub" de l’Yonne ?

"Vous avez un problème", diagnostique celui qui conseillait Dominique Strauss-Kahn lorsqu’il était à la tête du FMI. "La projection mentale de l’Yonne ne correspond pas au caractère du département, à sa réalité géographique et physique. L’Yonne elle-même, le joli fleuve, le tourisme fluvial, ne raconte pas l’Yonne…"

En effet, le territoire a du mal à se détacher des préjugés liés aux faits divers. L’Yonne reste collée à l’affaire des disparues, au tueur en série Émile Louis.

Changer le nom du département ?

"Parce que quelque chose d’autre n’est pas venu remplacer la construction mentale précédente, selon Stéphane Fouks. Vous ne pouvez pas l’effacer ; vous pouvez l’ensevelir. Mais aujourd’hui, rien de lié au mot Yonne, à l’idée du département, ne s’est installé par-dessus."

"Objectivement, on pourrait se demander s’il ne faudrait pas lancer une grande consultation pour changer le nom du département, lance l’expert. Associer les habitants afin de projeter, sur ce si beau coin de France, autre chose que les images du passé."

"Investir dans ce qui va donner des caractères à l’Yonne"

Le monde entier connaît le chablis. Toutefois, "Chablis, c’est la Bourgogne… mais dans la tête des gens, ce n’est pas l’Yonne. L’Yonne est davantage un nom administratif qu’un nom projetant une identité."

Faut-il pour autant tirer un trait sur la marque Yonne ? "Les deux chemins sont possibles, répond Stéphane Fouks. Il m’est arrivé, dans mon métier, d’exercer avec une marque qui ne voulait pas dire grand-chose : Euro RSCG. On y arrivait quand même, car on la nourrissait. Une marque demande beaucoup d’efforts. Si elle n’est pas naturellement forte, vous devez la faire exister."

"À tout le moins, il faudrait investir dans ce qui va donner des caractères à l’Yonne. Le caractère étant, comme un bouquet, composé de toutes les fleurs. Car l’Yonne n’a pas qu’une identité : elle se compose de toutes ses régions…" Dont la Puisaye, que Stéphane Fouks s’"efforce à faire connaître".