Puisaye : une microferme de néoruraux mise sur 50 brebis pour conserver les pâtures bocagères
- chatelrozanoff
- 5 déc. 2020
- 2 min de lecture

En Puisaye, une microferme mise sur cinquante brebis et deux béliers pour conserver les pâtures bocagèresAdrien Elbe et Evelyne Coen ont racheté les brebis au berger d'en face.
La ferme La Grenouillère, à Villiers-Saint-Benoît, souhaite accueillir une cinquantaine de brebis en élevage extensif, afin de conserver les pâtures bocagères qui l’entourent. Un moyen, aussi, de diversifier son activité.
Car ils ont mis toutes leurs économies dans leur projet de microferme. Car leur entreprise n’est pas suffisamment fructueuse pour gagner la confiance des banques. Et surtout, car ils souhaitent conserver les pâtures bocagères aux alentours de leur ferme, à Villiers-Saint-Benoît, Adrien Elbe et Evelyne Coen ont lancé un système de financement participatif pour le rachat des brebis du berger d’en face…
"Ce n’était pas vraiment prévu au départ… Mais nous avons appris cette année que notre voisin partait à la retraite, souffle Adrien Elbe. Garder les moutons nous permet de rester dans cette logique d’agriculture résiliente. On s’est laissé séduire."
Un couple de néoruraux autodidactes
En la matière, le couple d’agriculteurs en connaît un rayon. Anciens musiciens professionnels à Bruxelles, Adrien Elbe et Evelyne Coen ont changé de vie en 2018 - "pour devenir acteurs de l’environnement" - et ont créé une microferme dans l’Yonne. Sorte de grand jardin derrière leur maison. "Nous faisons principalement du maraîchage, même si nous avons planté quelques arbres fruitiers", nuance Evelyne Coen.
Leur fille Ariane, six ans, attend de pouvoir bientôt donner le biberon aux agneaux.
Les autodidactes travaillent à la main, sans machine et le plus naturellement possible. "Nous avons appris sur le tas, dans des livres et auprès d’autres professionnels", renchérit son conjoint.
Le chien Sokje, veillera sur le troupeau
Autant dire qu’élever un troupeau de moutons est loin d’effrayer les néoruraux, qui veulent ainsi diversifier leur activité. Ni même leur chien Sokje, croisé labrador et border collie, habitué des bêtes. "Il a les gênes du chien de berger. D’instinct, il fait bien les choses même s’il manque encore d’éducation", sourit le maître, qui donnait volontiers un coup de main à son voisin François pour s’occuper des moutons.
Cinquante brebis et deux béliers - des croisés charollais et suffolk -, que le couple souhaite racheter à son propriétaire pour 8.000 €. Et si les agriculteurs récoltent suffisamment d’argent, un abri pour l’agnelage sera construit sur la parcelle de 13 hectares où les bêtes seront laissées en pâturage. Une surface bien loin des 6.000 m² consacrés à la culture des légumes.
Alors oui. Adrien Elbe sait que les moutons lui demanderont du temps. Peut-être plus que les légumes. Il sait aussi qu’il est novice, mais pourra compter sur l’appui du futur retraité : "Il sera là pour me passer le relais. Ce serait une belle transmission !"
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