Pourquoi les débuts de la saison touristique dans l'Yonne sont si timides?
- chatelrozanoff
- 19 juin 2020
- 3 min de lecture

Après le confinement, la saison touristique débute progressivement dans l’Yonne. Une reprise accompagnée de questions : les visiteurs sont-ils au rendez-vous? Les hébergements font-ils le plein? Premier bilan de cette reprise.
Une liberté de mouvement retrouvée. Depuis le 28 mai et la levée de la restriction des 100 km, il est possible de se déplacer partout en France. Un moment très attendu après deux mois de confinement. L’Yonne attend désormais ses visiteurs pour pouvoir (enfin) lancer sa saison touristique.
La reprise tourtistique est-elle au rendez-vous ?
La plupart des établissements icaunais qui accueillent les touristes rouvrent peu à peu leurs portes. C’est le cas par exemple du camping de Vincelles qui a relancé son activité le 3 juin. "Pour ce mois de juin, c’est calme, explique Véronique Bena, la directrice du site. Nous avons environ deux clients tous les soirs."
A Vermenton, le début de saison est plutôt calme. Les réservations arrivent pour juillet-août.
Même constat au camping de Vermenton où le gérant Julien Okermans estime que ce "début de saison est timide. En ce moment, nous avons trois campeurs seulement." Du côté de la rive droite d’Auxerre, les campings cars d’habitude nombreux près du square Roscoff se font également plus que rares.
"Nous n’avons pas eu d’effet booster après les annonces"
Les différentes catégories d’établissements semblent toutes concernées. La reprise est jugée "minime" chez Lionel Benjamin qui possède des gîtes du côté de Noyers. "L’Yonne est restée très longtemps en zone rouge. Les gens vont rester avec cette idée en tête", craint-il. À Chablis, Thierry Grandet gère quant à lui plusieurs chambres d’hôtes. "Nous n’avons pas eu d’effet booster après les annonces du déconfinement. Je n’ai pas de reprise nette des réservations."
Fleuron de l’hôtellerie icaunaise avec ses cinq étoiles, le château de Vault-de-Lugny s’attend à une saison compliquée. "Nous avons deux à trois chambres occupées par jour, explique Franco Bowanee. À cette période nos 17 chambres sont d’ordinaire facilement complètes."
Pourquoi cette reprise est-elle si timide ?
La plupart des acteurs du secteur touristique sont prêts. Ne manquent plus que les clients. Un retard à l’allumage qui se comprend aisément au regard du contexte. Le virus circule toujours et la crise sanitaire a aussi un impact sur le pouvoir d’achat.
De nombreux Français ont clairement annoncé qu’ils ne partiront pas en vacances cet été. Une récente étude d’Opinionway révélait d’ailleurs que 27 % des Français envisageaient de reporter leurs vacances et 29 % de les annuler.
Une autre raison à ce lent démarrage s’explique par la nationalité de nos visiteurs étrangers. Les Hollandais sont d’habitude très friands de vacances dans l’Yonne. Or, le gouvernement des Pays-Bas déconseille encore à ses ressortissants de se rendre dans notre pays.
Quelles sont les perspectives pour juillet et août ?
C’est une bonne nouvelle qui semble se dessiner : la situation devrait s’améliorer dans le courant de l’été. Les réservations arrivent au camping de Vincelles. "Nous attendons notamment des Parisiens ou des personnes de la région qui ne partent pas loin, précise Véronique Bena. Après le confinement, je pense que les gens veulent retrouver la nature et la liberté. Nous avons ça ici."
À Tonnerre, les campeurs attendus à partir du 1er juillet
"C’est étonnant : nous avons des prises de contact de l’Aube, du Loiret et de Seine-et-Marne, poursuit Julien Okermans. Cet été, les visiteurs semblent attirés par une destination pas trop loin de chez eux, loin de la foule. Cette saison sera marquée par une clientèle plus locale. Pour autant, nous ne rattraperons pas notre retard."
"Le territoire va pouvoir repartir mais pas en 2020"
Tout le monde espère un rebond pour ces mois à venir car la situation économique des professionnels du tourisme est plus que compliquée. "Le territoire va pouvoir repartir mais pas en 2020. Pour moi, ce sera une saison blanche", explique Thierry Grandet qui a décidé de ne pas rouvrir avant le 14 juin.
"Les réservations arrivent mais ce ne sera pas suffisant pour sauver la saison", estime pour sa part le Nucérien Lionel Benjamin. Nous sommes dans l’expectative mais il faut rester positif et compter sur les qualités de notre territoire que sont le vin, la véloroute et nos paysages."
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