top of page
Rechercher

Le fantastique musée de la Fabuloserie

  • Photo du rédacteur: chatelrozanoff
    chatelrozanoff
  • 29 juil. 2021
  • 2 min de lecture


Créé par l’architecte Alain Bourbonnais, ce lieu magique abrite les œuvres hétéroclites d’artistes inconnus. Au premier rang desquels figure Pierre Avezard, dont le manège continue d’émerveiller les visiteurs.

Ils n’ont pas fréquenté les Beaux-arts, ignorent tout des règles académiques régissant les perspectives, et s’affranchissent volontiers des jeux d’ombres et de lumières. Ce sont pourtant des artistes à part entière, dont les œuvres sont rassemblées au musée de la Fabuloserie, à Dicy, village de 300 habitants, situé à quelques encablures du Loiret.



Bienvenue dans le monde insolite de « l’art hors-les-normes », auquel le peintre et sculpteur, Jean Dubuffet, avait donné le nom d’« art brut ».


L’histoire de cet étonnant musée est irrémédiablement liée à l’architecte Alain Bourbonnais (1925-1988). Artiste à part entière, l’homme est aussi sculpteur, créateur et collectionneur.


Œuvres hétéroclites

Dans l’atelier Jacob qu’il ouvre en 1973, au cœur du quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés, il expose des œuvres incroyables, biscornues, hétéroclites. Un grand nombre d’entre elles ont été réalisées par des personnes internées en hôpital psychiatrique. Leur inspiration est extravagante, leur travail fantastique. À l’image d’André Robillard, l’un des plus célèbres patients du centre hospitalier spécialisé Georges-Daumezon.


L’amitié qu’Alain Bourbonnais a scellée avec Jean Dubuffet n’est pas étrangère à ce projet audacieux. En collectionneur fasciné, l’architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux s’emploie désormais à donner droit de cité à ces artistes de l’ombre, et à honorer leur travail.


Cabinet de curiosités

Au bout de dix années, il ferme la galerie Jacob et rassemble toutes les œuvres accumulées au fil du temps dans un cabinet de curiosités, dont la résidence secondaire qu’il a acquise à Dicy, fait office de merveilleux écrin.


Et puis, en 1983, il décide d’ouvrir cette collection au public et de mettre en lumière les créations de ces artistes, pour la plupart inconnus. Ainsi naît la Fabuloserie, qu’Alain Bourbonnais étoffe, à sa manière, en consacrant une pièce entière à ses Turbulents, personnages fantasmagoriques et animés tout droit sortis de sa fertile imagination.


De ce monde foisonnant, surgissent ici de grandes poupées de chiffon, là des tableaux bigarrés, là encore des sculptures improbables.


Un émouvant manège

Mais le plus étonnant reste à découvrir. Car la visite du musée se poursuit dans le parc de la propriété, où un monde fantastique attend le visiteur. Non loin de l’Arche de Noé, parsemée de personnages divers et d’animaux musiciens façonnés en béton armé par Camille Vidal, fabricant de ciment de son état, se dissimule le manège de Petit Pierre. Un enchantement.


Les Loirétains les plus anciens se souviennent probablement de cette réalisation étonnante, composée d’un enchevêtrement incroyable de morceaux de métal, de tiges, de rouages et de matériaux de récupération, à laquelle a donné vie Pierre Avezard, un ouvrier vacher handicapé, employé à la ferme de La Coinche, à Fay-aux-Loges.


Durant des années, des familles entières se sont émerveillées devant cet émouvant manège, fait de bric et de broc. En 1987, alors que Petit Pierre avait été placé en maison de retraite et pleurait chaque jour son manège, Alain Bourbonnais a proposé de le transporter à Dicy.


Deux ans de travail ont été nécessaires pour démonter le fragile édifice, numéroter chacune des pièces et le remonter à l’identique.


Chaque année, ils sont près de 15.000 à franchir le pas de la Fabuloserie et à s’extasier devant la magie que procure ce magnifique hommage à l’art hors-les-normes.

 
 
 

Comments


bottom of page