
Contrairement aux collines qui avaient pour noms Rosoir, Quétard, Boivin, Migraine et autres, la Chaînette a échappé à l’urbanisation de la ville. Dernier témoignage de temps anciens où la ville était cernée de vignes, ce vignoble historique, cité dès le VIIe siècle dans le testament de l’évêque Vigile, est devenu propriété du centre hospitalier spécialisé en psychiatrie, à la fin du XIXe S. Il a été racheté aux Bénédictins de l’abbaye Saint-Germain en 1890. Il a subi de nombreuses transformations pour arriver à son état actuel. Classé en AOC bourgogne en 1947, il se compose de chardonnay sur 3,15 ha et de pinot noir sur 1,05 ha.
Nous y avons rencontré Thierry Millière, responsable du site, qui a mis en œuvre depuis quelques années de nouvelles méthodes de travail conduisant à une symbiose entre nature et viticulture. Son objectif étant de vendre sa production en bio dès 2023.
Des aménagements favorables à la biodiversité
Dans ces aménagements récents et favorables à la biodiversité, la plantation d’une nouvelle haie mellifère de 150 mètres. "Spécialement pensée pour attirer insectes et abeilles dans un esprit de pollinisation, elle sera aussi un nichoir pour les passereaux", précise Thierry Millière avant de présenter une solution appelée "confusion sexuelle", utilisée pour lutter contre le ver de la grappe, cette larve ravageuse qui perfore les baies. "Il s’agit de disposer sur les fils des treilles des petits diffuseurs de phéromones femelles pour brouiller les pistes de la reproduction du ver", détaille Thierry. Une méthode moderne qui respecte la faune auxiliaire et qui est indépendante des conditions climatiques.
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Thierry Millière, responsable du site, qui a mis en œuvre depuis quelques années de nouvelles méthodes de travail conduisant à une symbiose entre nature et viticulture.
Autre pilier de la biodiversité : l’enherbement naturel maîtrisé qui consiste à maintenir un couvert végétal entre les rangs de la vigne. "En plus d’offrir gîte et nourriture aux auxiliaires de culture, il limite le ruissellement et agit comme régulateur sur la vigueur de la vigne", souligne le maître des lieux.
Et aussi des abeilles ! Un apiculteur installait il y a quelques semaines une vingtaine de ruches aux abords de la vigne. Leurs pensionnaires activeront la pollinisation et contribueront à maintenir une biodiversité variée.
En projet aussi des nichoirs à chauve-souris, lesquelles raffolent des papillons du ver de la grappe. À n’en pas douter, les quelque 2.600 clients (*) qui fréquentent la cave chaque année pour récupérer ce nectar rare seront impatients de récupérer leurs premières bouteilles de vin bio.
(*) Le clos de la Chaînette dispose d’une liste de clients fermée qui ne se renouvelle qu’au fur et à mesure des désistements. Pour en faire partie, il faut s’inscrire sur la liste d’attente. Et patienter plusieurs années.
Pourquoi avoir choisi le clos de la Chaînette ?
Comment ne pas être séduit par ce site classé par le ministère de l’écologie et du développement durable en 2004 ?
"Comment ne pas être séduit par ce site classé par le ministère de l’écologie et du développement durable en 2004 ? En bordure du boulevard de la Chaînette, de la porte de Paris et de l’avenue Charles-de-Gaulle, à travers les grilles du mur d’enceinte refait à neuf, le piéton a le privilège de pouvoir observer un panorama exceptionnel de 4 hectares et demi : le clos de la Chaînette. À une enjambée du centre-ville, c’est un lieu rare et précieux."
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