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La Tour de l'Horloge, l'une des cartes postales d'Auxerre

  • Photo du rédacteur: chatelrozanoff
    chatelrozanoff
  • 23 mai 2021
  • 3 min de lecture


"Mon métier, c’est de piloter les choses. Je dois collecter, diriger, orienter", résume l'Auxerrois de 44 ans, ici la veille de la pose des cloches après restauration en Autriche. Conducteur d’opérations, Nicolas Ceschin, passé par le bâtiment, "mange et boit Tour de l’Horloge".

"Voici le dossier de base des travaux, avec les pièces du marché et tous les éléments importants. C’est mon bureau portatif ! Certains préfèrent le téléphone ou la tablette. Moi, je trouve plus simple de griffonner, d’avoir toujours de quoi noter." Nicolas Ceschin ne se sépare jamais de son classeur à intercalaires colorés. À l’intérieur, se trouvent aussi bien des dessins de l’architecte en chef Bruno Decaris que des réglementations variées : Code du travail, incendie, Établissement recevant du public (ERP)…


"Mon métier, c’est de piloter les choses. Je dois collecter, diriger, orienter", définit le conducteur d’opérations de 44 ans, à la direction du patrimoine bâti à la Ville d’Auxerre et à la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois.


D’entreprise à maîtrise d’ouvrage, je suis passé de l’autre côté de la barrière


Avant de rejoindre la Ville d’Auxerre en février 2012, Nicolas Ceschin, de Cravant, a "travaillé dans le bâtiment". Plus de dix ans avec ses parents, à Auxerre, au sein de la société de maçonnerie EAB. "D’entreprise à maîtrise d’ouvrage, je suis passé de l’autre côté de la barrière. Du faiseur au donneur d’ordres. Maintenant, je suis un 'y a qu’à, faut qu’on' (rires) !"


"Une histoire de confiance et beaucoup de relationnel"

Ce matin-là, à la veille de la pose des cloches restaurées en Autriche, l’entreprise de couverture UTB, "le plus gros lot de l’opération", a fait son retour. Sorte d’arbitre, Nicolas Ceschin prône "une histoire de confiance et beaucoup de relationnel". Au contact de sept lots distincts. "Je compose avec tout ça : comprendre les difficultés, calculer un prix de revient, entendre les choses quand il y a un frein..." D’autant que les "questions fusent" au-delà des réunions de chantier du mercredi.


"Je mange et je bois Tour de l’Horloge !" Qu’il doive recalibrer les passages en réfectoire (*) en raison de la crise, qu’il oriente "les choix avec le maître d’œuvre, la direction de la Ville ou les politiques", Nicolas Ceschin incarne ce relais éclectique, à la "vision panoramique". Tenir prévisionnel et finances fait partie de ses missions.


"J’ai un délai, une somme estimée et mise au budget. À moi de veiller à ce que ce soit respecté. D’expliquer d’éventuels dépassements. Nous sommes sur une programmation financière sur près de quatre ans." Coût de l'opération : 1.890.750 € HT, entre les prestations intellectuelles (maître d’œuvre, contrôle technique, coordination SPS) et les entreprises.


"Retrouver de l’amiante cassé dans des décombres, au fin fond de la tour, a été la surprise du chef !"


"On tient le calendrier (livraison idéale espérée au printemps 2022, ndlr), c’est une bonne chose. On a dû décaler le départ des travaux (d’avril à juin 2020) à cause du Covid. Pendant ce temps-là, on a réussi à avancer, à regarder les points de détail. On s’est limité les ennuis en cours de chantier."


Plus délicat, "le point critique a été l’organisation pour sortir la cloche, en décembre : les intervenants, la maîtrise d’œuvre, la manière d’étayer les bois". Et la palme de l’aléa ? "Retrouver de l’amiante cassé dans des décombres, au fin fond de la tour, a été la surprise du chef !"


"Régulièrement, je me forme. Je ne vous cache pas que je n’étais pas champion de la partie parafoudre ou dorure. Comprendre comment cela se passe et de quoi on parle, c’est là aussi le charme du métier."


NICOLAS CESCHIN (conducteur d'opérations à la direction du patrimoine bâti à la Ville d'Auxerre et à la Communauté d'agglomération de l'Auxerrois)


Pour celles et ceux désirant exercer sa profession, Nicolas Ceschin offre un triple conseil. "Être issu du bâtiment, autodidacte et conscient qu’on ne sait pas tout. D’ailleurs, dans mon métier, on dit qu’on est non-sachant (sourire)." Il en apprend tous les jours. "Régulièrement, je me forme. Je ne vous cache pas que je n’étais pas champion de la partie parafoudre ou dorure. Comprendre comment cela se passe et de quoi on parle, c’est là aussi le charme du métier."


La fierté "de se dire qu'on y aura participé"

La Tour de l’Horloge reste à ses yeux "un édifice emblématique, l’une des cartes postales de la ville". Un ouvrage "peu connu et peu répertorié, dont on a dû refaire des plans et mesures". Sur ce chantier "pas commun, où l’on est vu de tous", le sentiment de fierté l’emporte. "De se dire, quand ce sera terminé, qu’on y aura participé et que c’est fait pour durer. Avec sa mise en lumière, dorures et cadrans, la tour va reprendre de la couleur."



(*) Surtout qu’actuellement, trois entreprises sont présentes sur le site.

 
 
 

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