Immobilier : avec la crise sanitaire, l’Yonne attire toujours les Parisiens
- chatelrozanoff
- 24 mars 2021
- 3 min de lecture

A l'annonce des nouvelles restrictions en Ile-de-France, de nombreux Franciliens ont fait leurs bagages. Une partie d'entre eux sont venus dans l'Yonne pour les quatre prochaines semaines, comme nous l'avons constaté au marché de Toucy ce samedi.
Marion et Thomas ont eu le nez creux. Ils ont acheté une résidence secondaire dans l'Yonne six mois avant la pandémie
Il y a par exemple Marion et Thomas, 33 ans tous les deux et une petite fille de 9 mois. Ils sont arrivés vendredi soir à Septfonds. où ils ont eu la bonne idée d'acheter une maison. "Le prix de l'immobilier à Paris est tellement élevé qu'on s'était dit que nous ne serions jamais propriétaires", explique Thomas, "alors quitte à vivre dans un petit appartement, on a voulu passer les week-end dans une maison. Et il s'est avéré que six mois après (avoir acheté), c'était le covid."
Une nouvelle box internet, pour le télétravail
Le couple a l'intention de travailler à distance pendant le mois à venir, tout comme Sylvie et Eric qui ont quitté Clamart dans les Hauts-de-Seine. "Nous n'avions jamais pensé à mettre une box ici parce qu'on ne vient que le week-end et ce n'est pas pour regarder la télé. Mais là, du coup on a fait installer une box pour être bien connectés à internet et qu'on ait pas de souci de télétravail."
Sylvie et Eric originaires de Clamart (92) ont décidé de passer le nouveau confinement dans l'Yonne
Tous ne peuvent pas rester dans l'Yonne
Mais tous n'ont pas cette chance. Emmanuelle doit rentrer dans le 13e arrondissement ce dimanche soir. Ses deux filles vont à l'école : "non, je ne ferai pas rater l'école à mes filles, c'est trop important. Je serai restée si j'avais pu, on est mieux ici que dans les parcs."
Certains Franciliens s'installent durablement
C’est une des conséquences de la crise sanitaire : les Parisiens sont de plus en plus nombreux à venir s’installer dans l’Yonne, que ce soit dans des maisons individuelles ou en appartement. Il ne s’agit pas vraiment d’une surprise selon Virginie Coulon, manager de l’agence Century 21 Martinot Immobilier à Auxerre. « C’est lié au télétravail, tout simplement », explique-t-elle. « On connait déjà ce phénomène dans le nord du département avec les migrations pendulaires, où les gens prennent le train pour aller travailler en Île-de-France. » Le télétravail permet quant à lui de vivre à plein temps loin de la capitale et de ses inconvénients. « On a un réel engouement pour les maisons dans les villes moyennes, où la qualité de vie n’est pas du tout la même qu’en région parisienne », poursuit Virginie Coulon.
Souvent des jeunes cadres originaires de Bourgogne
Un profil-type se dégage dans cette nouvelle clientèle. Si quelques retraités parisiens ont par exemple souhaité s’installer dans l’Yonne, il s’agit le plus souvent de jeunes cadres dynamiques avec enfants, avec une particularité. « Ce sont des natifs qui reviennent aux sources », détaille Virginie Coulon. « Soit parce qu’ils ont de la famille dans la région, soit parce qu’ils ont grandi ici. » Des prix bien plus abordables, plus d’embouteillages, une certaine tranquillité : les avantages de vivre en Bourgogne sont nombreux. Certains Parisiens envisagent même de trouver du travail dans l’Yonne mais la manager de l’agence auxerroise reconnaît « que c’est plus compliqué ».
Des prix légèrement en hausse
Cet intérêt soudain d’une clientèle parisienne pour l’Yonne n’est pas sans conséquence sur les prix, qui repartent à la hausse. « Ce n’est pas une flambée non plus », tempère Virginie Coulon. « Mais on est dans les fourchettes hautes des estimations et il y a moins de négociations, parce qu’il y a moins de biens. Les gens ont compris aussi la qualité de vie qu’il pouvait y avoir en province et veulent la garder. »
Les biens se font en effet de plus en plus rares ces derniers mois. « On est confronté à des problèmes de stocks », confie Virginie Coulon. Si l’engouement des Parisiens pour l’Yonne se confirme encore dans les prochaines semaines, cela pourrait cette fois provoquer des hausses de prix plus importantes selon la responsable de l’agence immobilière auxerroise.
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