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  • Photo du rédacteurchatelrozanoff

Auxerre : une borne numérique apporte la culture dans les maisons de retraite



C'est parfois ce qu'il manque aux résidents des maisons de retraite : une offre culturelle suffisamment importante et adaptée. Pour leur permettre de voir des tableaux, photographies et autres sculptures, une entreprise française, "Arture", a développé une borne numérique.


"Ça c'est Claude Monet avec ses meules de foin ! C'est le mouvement de l'impressionnisme... Je les avais vues dans une exposition il y a quelques années." Dans la résidence Le Saule, à Auxerre (Yonne), Geneviève Bailly est la première à tester la borne numérique "Arture", et son verdict est sans appel : "c'est vraiment un bel instrument de culture !"


Cet outil est développé depuis plus de quatre ans par une entreprise française autour d'un concept : si vous ne pouvez pas aller voir de l'art, c'est l'art qui viendra à vous. La jeune société, installée à Paris a déjà déployé ses bornes dans une trentaine de maisons de retraites situées un peu partout en France. Les résidents peuvent ainsi visionner 180 expositions : arts graphiques, habillement, objets d'art, peintures, photographies et sculptures. L'occasion pour eux de continuer à apprendre et de se remémorer des souvenirs.


"Nos résidents sont en demande d'art et la culture"

En quelques minutes, Geneviève Bailly prend la tablette en main, passe d'une œuvre à l'autre, affiche les textes informatifs sur les artistes. De quoi étancher sa soif de connaissances : "Mon mari et moi nous nous intéressions beaucoup à la peinture. Quand nous avions l'occasion d'aller voir une exposition, nous y allons. Maintenant j'ai du mal à marcher alors je ne me vois pas aller dans un musée."


Charlène Moreau, la directrice de la résidence la regarde avec attention, c'est elle qui a eu l'idée d'investir dans la borne : "Nos résidents sont en demande de tout ce qui est en lien avec l'art et la culture." Elle-même très intéressée par l'art, la jeune femme a fait de l'accès à la culture une de ses priorités : "On a organisé des sorties au théâtre, on a fait venir une comédienne, on prévoit de créer une grande fresque... Tout ça c'est pour apporter de la curiosité intellectuelle."


Avec cette borne "Arture", les résidents peuvent s'ils le souhaitent venir voir une œuvre ou deux puis en discuter un peu. On ne va pas les obliger à rester pendant l'exposition entière !

Sur cette tablette numérique, deux modes sont disponibles. Il est soit possible de faire défiler les œuvres et de se laisser porter, ou alors on peut choisir une exposition ou un artiste bien précis. Pour les groupes, les œuvres peuvent être projetées sur un mur. Autant de fonctionnalités qui donnent des idées à Corinne Santos, animatrice : "Je pense que je vais travailler en groupe sur des thèmes. Par exemple, la semaine prochaine on a un repas sur le thème guinguette, alors l'après-midi pourquoi pas montrer des costumes d'époque, des tableaux, des photos..."


Ce dispositif a une vraie utilité, au delà du simple divertissement, selon la psychologue de l'établissement. Marie Deneuve utilise déjà fréquemment l'art, et notamment la poésie comme outil de travail : "Les exercices de mémoire comme les listes de mots à apprendre et à ressortir c'est un peu indigeste. Alors que si on peut rappeler des souvenirs de type 'j'ai déjà vu ce tableau, à telle exposition, en telle année', ça fait plus travailler la mémoire et ça permet de garder de meilleures fonctions cognitives."


Des expositions conçues par des spécialistes

Le risque de se lasser et de revoir sans cesse les mêmes œuvres est faible. Tous les quatre mois, un tiers de ces expositions virtuelle est renouvelée par les équipes d'"Arture". Trois personnes, des historiens et spécialistes de l'art, travaillent sur ce dispositif selon Maxime Dubeaux, le co-fondateur : "Notre équipe crée des expositions en regroupant des œuvres issues de cinquante musées du monde entier, avec la volonté de présenter des thématiques très diverses et variées. Chacun va être intéressé par des thématiques différentes et on ne sait pas en avance ce qui va fonctionner ou non."


Outre les maisons de retraite, la jeune entreprise est en contact avec des hôpitaux pour un possible futur déploiement. La borne Arture coûte 3 500 euros à l'achat ou peut-être louée 160 euros par mois. L'entreprise a également développée une application smartphone pour le grand public.

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