top of page

Au bord du Cousin dans l'Avallonnais, un frère et une sœur ont réhabilité le moulin familial

  • Photo du rédacteur: chatelrozanoff
    chatelrozanoff
  • 22 mars 2020
  • 3 min de lecture

ree

Dans la Vallée du Cousin, aux Isles Labaumes, le Moulin Léger appartient à la même famille depuis plus d’un siècle. Touché par un incendie en 1975, il revit aujourd’hui grâce aux descendants de celui qui l’avait acquis en 1897.

Il fait partie de la vingtaine de moulins autrefois présents sur le Cousin, et des quelques­-uns qui ont su résister au temps et tournent encore. Un témoin de l’histoire industrielle d’Avallon, mais aussi une histoire de famille, remise au goût du jour par Christine et Jean­-Pierre Léger, une sœur et un frère.


Autrefois appelé Grand moulin Colon, il a été acquis en 1897 par un de leurs ancêtres, Anatole Léger, grainetier, puis transmis, de génération en génération, géré un temps par le grand­-père de Christine et Jean-Pierre, tanneur, puis par leur père, minotier. En 1902, le moulin est décrit comme un des plus importants de la région.


"Le bâtiment et les installations sont restés en ruine pendant un peu plus de trente ans"


"En 1975, un incendie a ravagé le moulin, probablement à cause d’un court­-circuit. Les activités se sont arrêtées. Le bâtiment et les installations sont restés en ruine pendant un peu plus de trente ans. Pendant longtemps, nous réfléchissions à le réhabiliter, mais le temps passait. Jusqu’en 2009, on s’est dit que c’était maintenant ou jamais", retrace Christine.


L’électricité produite est réinjectée dans le réseau

Si, dans l’incendie, la grande cheminée en brique dont ils se rappellent encore aujourd’hui n’a pas sur vécu, la turbine d’origine, elle, est toujours là.


De type "Francis", elle avait été installée en 1806 et a été épargnée. Aujourd’hui, elle sert à produire de l’électricité avec une puissance de 45kW pour une production moyenne de 190.000 kWh par an, soit l’équivalent de la consommation hors chauffage de 70 foyers. La production est réinjectée dans le réseau, mais n’alimente pas le moulin en électricité lui­même. Elle se fait surtout entre octobre et juin.


"En faisant le choix de revendre l’électricité, l’objectif n’était pas de faire des bénéfices, mais de pouvoir faire en sorte de continuer à assurer l’entretien du moulin. Je réalise beaucoup de tâches moi-­même. Nous avons aussi le petit moulin un peu plus loin (NDLR autrefois moulin Gros), que nous avons aujourd’hui transformé en gîte", explique Jean-­Pierre Léger.


Ce petit moulin ne fonctionne plus depuis déjà bien longtemps, et il y a quelques années, Christine et Jean­-Pierre ont donc été contraints de rendre leur droit d’eau. Une source d’inquiétude pour le frère et la sœur, engagés dans une association qui milite pour préserver les moulins et "stopper la casse". Et parmi leurs autres sources d’inquiétudes, certains travaux menés par le Parc naturel régional du Morvan dans le cadre du programme Life + pour la continuité écologique. C’est ainsi que le moulin a pu être équipé de passes à poissons à bassins successifs. D’autres types d’aménagements ont pu être réalisés pour les autres ouvrages à proximité.


Entre potentiel énergétique et continuité écologique

"On nous dit que les moulins polluent, alors on détruit les seuils, sans respecter l’aspect historique, et sans prendre en compte le potentiel énergétique", se désole Christine. À l’heure de la transition écologique, le potentiel de l’hydroélectricité pourrait en effet représenter un enjeu. Une mission financée dans le cadre d’un partenariat entre la Région, l’Ademe et l’Association pour le développement des énergies renouvelables et alternatives (Adera) a été mise en place afin d’accompagner les porteurs de projets de ce type.


Depuis 2013, des aménagements sont réalisés sur les moulins de la vallée du Cousin, dans le cadre de la loi sur la continuité écologique


"C’est un vrai enjeu, et le sud de l’Yonne a un vrai potentiel. Dans le coin, il y en aurait un certain nombre à remettre en état, en conciliant la question de la production d’énergie, tout en prenant en compte la continuité écologique", pense Fabrice Bouveret de l’Adera. Samedi 23 novembre, il faisait découvrir le moulin Léger à une quarantaine de propriétaires de moulins engagés dans une démarche similaire.

 
 
 

Commentaires


bottom of page